Le bal des hypocrites: la valse des « empoisonneurs »

Logo - vache anti-ogm
 

Le bal des hypocrites: la valse des "empoisonneurs"

Tandis que dans l'Hexagone, le groupe agrochimique Monsanto  verse des larmes de crocodile parce que le Tribunal correctionnel de Chartres vient de relaxer les 58 faucheurs volontaires d'OGM qui avaient rasé une parcelle de maïs transgénique le 18 août 2007 à Poinville (Eure-et-Loir) et a annoncé vendredi dernier qu'elle se pourvoira en appel du jugement, ma petite Belgique connaît elle aussi un épisode OGM ou Bayer Crop Science, autre monstre de l'agrochimie, se distingue sinistrement. La classe politique locale wallone semble toute disposée, sinon à étouffer l'affaire, à la ravaler au rang d'un simple fait divers et à négocier directement avec la firme responsable de juteuses indemnisations. ("Auri sacra fames!")

Monsanto, la firme US qui vassalise les chefs d'Etats pour mieux profiter des vertus de l'anarcho-libéralisme, décadenasser les quelques garanties que nous offre le Droit international et étouffer une expression démocratique gênante pour le top business mondialisé, a annoncé vendredi dernier  son "indignation" et son "incompréhension" quant à la décision de la Justice française.

Bayer, quant à elle, a exprimé sa "confusion" pour l' "erreur humaine" qui s'est produite en son sein sur une variété de colza OGM et que je vous rapporte ci-dessous. (Saperlipopette, il y a encore une fois un lampiste qui s'est trompé de sacs de colza ! C'est quoi, son prénom !!!)

Indignation, incompréhension, confusion, erreur humaine … Mais ils se moquent de nous … et à quel point ! 

S'il y a lieu d'être indigné, c'est nous, démocrates et consommateurs, qui avons les meilleures raisons de l'être. Toute cette hypocrisie dans laquelle on voudrait nous emballer, n'a d'autre but que de nous imposer les OGM par la force du fait accompli. Il ne faut pas être grand prophète pour affirmer que les erreurs humaines invoquées (elles se répètent, et ce n'est pas par hasard!) sont cyniquement délibérées dans les staffs agrochimiques et font partie de leur stratégie crapuleuse et irresponsable pour anéantir  pratiquement l'existence d'une agriculture biologique à ses côtés.

Je dois rendre un hommage particulier à la politique courageuse du commissaire européen Stavros Dimas, mais je crois, qu'en bien des régions chez nous, il est hélas! déjà trop tard pour envisager encore réalistement la coexistence de deux filières de productions agricoles. C'est dorénavant à la tête même qu'il faut combattre Monsanto, Syngenta, Bayer et toute la clique satellitaire! Ces multinationales ne supportent pas les entraves juridiques. Les  OGM , surtout en France, focalisent l'attention des citoyens depuis le Grenelle de l'Environnement. Le cadre juridique européen sur les  OGM  est désuet, laisse transparaître des compromis politico-diplomatiques de bas-étage, mais il a le mérite d'exister et nous pouvons contribuer à le renforcer dans un sens favorable aux consommateurs que nous sommes tous. Mobilisons-nous!

Hélas! La discussion sur les  OGM  n'est déjà peut-être plus qu'une diversion. Pendant que l'on palabre sur les  OGM , une nouvelle génération de produits alimentaires pénètre subrepticement le marché européen: les nano-aliments. Et pour ces derniers, il n'y a aucun cadre juridique ! Donc, le consommateur n'a droit à aucune mention ou information du producteur (s'il n'y est pas obligé par la loi, pourquoi le ferait-il!), et devra manger ce que des maîtres malfaisants et cupides de l'agroalimentaire lui tendent au prix qu'ils voudront  bien lui faire.

Derrière ces nano-aliments, Monsanto, Syngenta, Bayer … sont déjà en bonne place et entendent engranger rapidement les bénéfices colossaux des investissements qu'ils ont consenti dans les nanotechnologies.

Pour forger votre opinion personnelle, je reproduis ci-après une dépêche de l'AFP évoquant le dernier épisode Bayer en Belgique:

  

Le gouvernement belge s'est ému de la découverte de quinze parcelles de colza contaminées par des OGM interdits en Europe. Les champs appartiennent à Bayer Crop qui parle d'une "erreur humaine".

Mardi 03 juin 2008

Quinze parcelles de colza de la société Bayer Crop Science ont été contaminées en Belgique par des OGM (organismes génétiquement modifiés) non autorisés en Europe, a annoncé mardi le ministère belge de la Santé publique.

"Cette contamination est inadmissible", s'est insurgé mardi soir le ministre wallon de l'Agriculture et de l'environnement Benoît Lutgen dans un communiqué.

"Il s'agit d'une nouvelle preuve du caractère incontrôlable des cultures d'OGM et de leur mise sur le marché", a ajouté M. Lutgen.

Le ministre wallon –l'agriculture est régionalisée en Belgique– a annoncé son intention "d'utiliser toutes les voies possibles pour exiger de réelles mesures réparatrices de la part de Bayer et de faire appliquer strictement le principe +pollueur-payeur+".

La société Bayer, spécialisée notamment dans l'amélioration des cultures, a elle-même informé les autorités belges de cette contamination, qui s'est produite lors de la réalisation le 6 mai d'un semis de colza conventionnel, selon un communiqué du ministère.

"Le lot de semences conventionnelles a été contaminé par 5% de colza OGM", précise le texte. Une enquête provisoire faite par la multinationale indique que cette contamination a pour origine une "erreur humaine".

Les champs où Bayer Crop Science fait les essais en question sont situés sur quatre sites en Wallonie (sud de la Belgique) et en Flandre (nord). Quinze "mini-parcelles" ont été ensemencées avec le lot contaminé.

La société a pris "diverses mesures pour empêcher la dissémination des OGM non autorisés", telles que l'arrachage et la destruction des jeunes plants.

Selon le communiqué, les plantes étaient toujours au stade végétatif au moment de leur destruction et n'avaient donc pas encore eu le temps de fleurir ni de produire de graines. Pour éviter les repousses de colza, éventuellement génétiquement modifiées, les parcelles resteront sous contrôles pendant plusieurs années.

Le ministère va informer la Commission européenne et les autres Etats membres de la situation et des mesures prises.

Bien chlorophyllement vôtre,

José

L’écologie politique !? L’espoir d’une assiette saine ?

Logo - Ecologie politique Cohn-Bendit

 

L'écologie politique, le meilleur de l'héritage politique de mai 68 ?

Grande conférence écologique

 Jeudi 4 juin à 20h30

En 2008 comme en 1968, nous voulons encore construire une société où l’émancipation de chacun est la condition de l’émancipation de tous. Aujourd’hui, ce projet toujours révolutionnaire passe moins que jamais par la confiscation du pouvoir de tous au profit de l’intérêt de quelques-uns, mais par la participation du plus grand nombre des habitants de la Terre à la mise en place d’une société écologique. S’il faut aujourd’hui oublier 68, c’est pour creuser une nouvelle brèche dans le mur de l’avenir. En refaisant le plein de l’énergie optimiste du commencement d’il y a quarante ans…

Par Dany Cohn-Bendit, co-président du Groupe des Verts au Parlement européen et co-fondateur du mouvement du 22 mars (1968).

Avec Josy Dubié et José Daras, sénateurs Ecolo, Benoit Lechat, étopia

Animé par Christophe Derenne, étopia

Lieu : Auditoire Janson (ULB – Université Libre de Bruxelles)

Organisée par     

Logo - etopia

 

 

Pour toutes réactions : christophe.derenne@etopia.be, directeur 
Tout est téléchargeable sur www.etopia.be
étopia centre d'animation et de recherche en écologie politique 52 av. de Marlagne   B-5000 Namur

Qu’est-ce qu’on mange ce soir ? Des OGM ?

Marre des laquais de l'OMC qui veulent nous berner encore … 

S'ils pensent que leur volonté nous servira de raison, nous leur montreront qu'ils se trompent et leur donnerons des leçons de saine démocratie …

Méfiez-vous de vos élus. Plusieurs d'entre-eux ont des comportements suspects de ces jours-ci. Votre bien-être n'est pas nécessairement leur première préoccupation. Ils sont trop nombreux à avoir sollicité vos voix et à ne pas entendre ce que vous exprimez dans la plus large majorité.

Bien chlorophyllement vôtre,

José

 

Greenpeace France informe :

« Le législateur ne s'est toujours pas prononcé sur la nature du sans OGM, s'indigne Arnaud Apoteker, de Greenpeace France. On sait ce qu'est une culture OGM, mais l'on ne sait toujours pas clairement ce qu'est une culture sans OGM. C'est un comble pour une loi dont l'objectif, tout au moins si l'on se fie à la directive 2001/18, devrait en être la protection ! La position du Gouvernement sur cette définition cruciale reste dramatiquement floue. »

Dans ce contexte, Greenpeace ne peut se réjouir des amendements adoptés ces derniers jours. La disposition qui limitait la liberté d'expression des membres d'un futur Haut Conseil des biotechnologies avait été ajoutée en février par la frange la plus conservatrice des sénateurs. Sa suppression tient donc du minimum syndical.

Quant à l'amendement qui dispose que les parcs naturels "peuvent" exclure la culture d'OGM, "avec l'accord unanime des exploitants agricoles concernés", et "sous réserve que cette possibilité soit prévue par leur charte", il constitue une véritable supercherie, l'unanimité étant évidemment impossible à atteindre. Il suffit d'un agriculteur, que les promoteurs des OGM n'auront sans doute aucun mal à convaincre, pour saboter toute tentative de protection des espaces naturels.

Par ailleurs, l'amendement indiquant que les organismes de gestion des filières de qualité (comme les AOC) peuvent demander à l'autorité administrative des mesures plus contraignantes pour se protéger des OGM n'est guère plus convaincant : il n'indique pas que l'autorité administrative doive réagir à ces demandes des labels de qualité, ni comment. Il s'agit d'un amendement de façade destiné à faire croire aux français que les députés veulent préserver les filières de qualité, mais sans rien imposer pour y parvenir.

« Globalement, les amendements adoptés ont tout l'air de pilules destinées à faire digérer aux citoyens un texte fondamentalement inacceptable compte tenu de leurs préoccupations et des risques potentiels des OGM », ajoute Arnaud Apoteker.

Le refus des amendements sur l'étiquetage des produits issus d'animaux nourris aux OGM et celui d'indiquer clairement que les dossiers d'évaluation environnementale et sanitaire ne peuvent en aucun cas rester confidentiels montrent que l'intention des députés UMP, à l'opposé des principes professés par le gouvernement et du Grenelle, est bien d'imposer les OGM partout et en cachette.

Un seul amendement de protection
Jusqu'alors les seuls amendements intéressants l'ont été à l'article 1 du projet : il s'agit du 252 permettant la protection des filières de qualité sans OGM et de son corollaire le 112. Il est à craindre que les amendements « cosmétiques » adoptés par l'Assemblée nationale permettent de légitimer au Sénat ou en seconde lecture à l'Assemblée l'abandon du 252, dont les objectifs– dont la pérennité des AOC françaises- sont pourtant si évidents que l'on ne voit pas bien pourquoi la majorité UMP pourrait se permettre de les contester.

C'est pourtant bien au contraire l'ensemble du texte qui aurait du être mis en conformité avec les principes de précaution et de protection du sans OGM portés par l'amendement 252. Sa remise en cause au Sénat la semaine prochaine tiendrait de l'irresponsabilité la plus totale et illustrerait une fois de plus la collusion entre certains élus UMP et les firmes semencières et biotechnologiques.

Alerte malbouffe: la « NANO », pire encore que les OGM !?

Dans un billet récent intitulé "Manger Nano, ça vous tente ?", j'avais souhaité attirer votre attention sur les nouvelles applications des nanotechnologies dans le domaine alimentaire. A l'origine de l'indignation que je voulais vous faire partager, il y a eu le rapport effrayant publié l'avant- veille (11 mars 2008) par l'organisation écologiste des "Amis de la terre-Europe".

Afin de vous permettre de vous faire votre propre opinion, j'avais relayé l'article bien documenté d'Yvonne Rappo, enseignante spécialisée dans l'étude du commerce de détail et des produits alimentaires. Ceux d'entre vous qui le souhaitent pourront (re)découvrir ces informations en cliquant sur le lien ci-après:

http://lesjardinsdepomone.skynetblogs.be/post/5652718/manger-nano-ca-vous-tente

La publication du rapport fait des vagues et embarrasse déjà beaucoup certains milieux politico-financiers, qui craignent un nouvelle fois des mouvements d'opinion susceptibles de contrarier leur programmation unilatérale des enjeux économiques. Parmi les grands manipulateurs internationaux agissant dans ces sphères politico-financières, certains restent encore très traumatisés par les revers imprévus que les consommateurs leur ont infligés à la suite de divers scandales, tels ceux de l' "amiante", du "nuage de Tchernobyl", de la "vache folle" ou différentes affaires liées à la problématique des OGM. (Je pense aux multiples affaires odieuses mettant en cause Monsanto, Syngenta, Bayer, DuPontet leurs sociétés satellites aux quatre coins du monde.) Résolument pas démocrates, ils ont singulièrement la trouille que les décisions qu'ils ont prises en conciliabules secrets et consignées dans des agendas cachés soient une nouvelle fois contrariées, et de perdre (ne serait-ce qu'un temps seulement!) le contrôle de la situation. Ah, les insolents que nous sommes, nous milliards de consommateurs, à vouloir nous réapproprier notre alimentation, parce que quelques poignées de leaders "superfriqués" du secteur agroalimentaire ne méritent pas du tout notre confiance !

Mais revenons aux nanoaliments ! Bien que j'aie généralement horreur de la polémique, je crois sincèrement devoir attirer l'attention du maximum de gens dont la probité morale et intellectuelle ne doit pas être mise en cause (heureusement, la grande majorité des êtres humains!) sur la nouvelle dérive alimentaire qui se met en place. Loin de moi l'idée de rejeter d'emblée et sans nuances la percée scientifique intéressante que constituent les nanotechnologies. Mais je crois socialement de mon devoir de crier haut et fort que l'usage que les grandes marques de l'agroalimentaire voudraient en faire est intolérable et d'agir en conséquence! La volonté occulte et malsaine d'une poignée de "mégamarchands" ne doit pas nécessairement nous servir de raison collective. Nous ne sommes pas des moutons de Panurge, et devons le prouver.

Pendant que nous avons les yeux fixés sur les débats (médiatisés du post-Grenelle) relatifs aux OGM,  pour lesquels une cadre juridique existe, nous consommons déjà – en dehors de tout cadre légal et d'obligation faite au fabricant d'informer le consommateur – des produits alimentaires "nano" dont l'impact sur notre santé pourrait se révéler plus directement dangereux que les OGM eux-mêmes. D'où la question que nous devrions nous poser : ne sommes nous pas en retard d'un combat ? Le débat sur les OGM n'est-il pas plutôt une diversion qu'un véritable débat de fond ? OGM  et NANO = mêmes promoteurs financiers !

Dans cette problématique, je vous propose de relayer un nouvel article, sur lequel j'attends vos réactions avec le plus grand intérêt. Il a été publié hier, 24 mars 2008, sur le site de défense de l'environnement Univers-Nature, et est dû à la plume (ou plus vraisemblablement au clavier!) de Cécile Cassier. Pour retrouver le contexte original, cliquez sur :

 

http://www.univers-nature.com/inf/inf_actualite1.cgi?id=3044 

 

La nanotechnologie : face cachée de l’industrie agro-alimentaire

  

Que savons-nous réellement des produits que nous consommons quotidiennement ? C’est la question que soulèvent les récents travaux de l’organisation écologique les « Amis de la Terre Europe ». En effet, un récent rapport, publié par l’association le 11 mars dernier, a révélé la présence de particules nanométriques dans certains aliments, conditionnements et autres produits disponibles en grande surface. Une précédente enquête avait déjà dénoncé l’utilisation de ces matériaux dans les produits cosmétiques.

Concrètement, la nanotechnologie consiste à modifier la matière au niveau de l’atome et des molécules. Couvrant ainsi un vaste champ d’applications, cette science est aujourd’hui mise à profit dans l’ensemble des domaines industriels et technologiques. De nature diverse, elle se décline sous de nombreuses formes telles que le métal, la céramique ou le polymère (1).

Particulièrement appréciée de la grande distribution, elle offre le net avantage de prolonger la vie en rayons des aliments emballés. Dès lors, il n’est pas étonnant qu’elle participe à la composition d’emballages, de films plastiques alimentaires, de récipients, ou encore de compléments nutritifs. La transformation de la viande recourt elle aussi à la manipulation par nanotechnologie.
La filière alimentaire n’est pas la seule demandeuse de nanomatériaux. Ils foisonnent également dans le secteur agricole, principalement employés pour améliorer les performances des pesticides.
Au final, 104 produits actuellement commercialisés en Europe auraient ainsi été dépistés positifs par l’enquête récemment parue, ces mêmes produits étant vendus à plusieurs centaines d’exemplaires à travers le monde.

Pourtant, bien que ces denrées soient distribuées chaque jour à grande échelle, les experts scientifiques sont toujours dans l’incapacité d’évaluer le taux de toxicité des microtechnologies assimilées. De par leur facilité à pénétrer notre organisme, elles peuvent perturber notre système immunitaire et provoquer des effets pathologiques à long terme. Mais nos connaissances sur la question s’arrêtent là, et on ignore dans quelle mesure une exposition prolongée à ces nanotechnologies serait nuisible pour l’homme.

Expérimental, ce dossier n’a pas pour vocation de lister avec exactitude les risques encourus lors de l’absorption de nanoparticules. Son objectif est d’attirer l’attention des consommateurs sur une incohérence dont les effets pourraient s’avérer néfastes pour la santé. L’autre ambition de ce rapport est de susciter une réaction auprès des dirigeants européens, afin que ceux-ci mettent en place une législation stricte, « basée sur un principe de précaution ».

Cécile Cassier

1- Un polymère est une substance généralement organique ou semi-organique, se caractérisant par une masse moléculaire élevée.

Bon, propre et juste … Défi à la « malbouffe »

Petrini Carlo, Président mondial de SLOW fOOD
Carlo Petrini

Aux côtés de notre présidente Malika et de tous nos amis de "Karikol" (le convivium SLOW FOOD bruxellois), Anne et moi nous réjouissons de la venue à Bruxelles, mercredi en huit, du sociologue italien Carlo Petrini, fondateur du mouvement mondial auquel nous adhérons, et pourfendeur éclairé de la malbouffe ambiante.

Invitation est chaleureusement lancée à tous ceux qui, non seulement se préoccupent du contenu de leur assiette, mais encore, souhaitent découvrir des alternatives bonnes, propres et justes pour leur approvisionnement alimentaire, de participer à cette conférence exceptionnelle. Le débat : Quel type de consommation devons nous adopter pour manger enfin …

 

Bon, propre et juste

Une éthique gastronomique au service de la souveraineté alimentaire

 

 

 

par Carlo Petrini,

fondateur et président de Slow Food, exceptionnellement à Bruxelles

 

Mercredi 9 avril  à 20h

 

Auditoire 1,  Facultés Universitaires Saint-Louis

 

43 Boulevard du Jardin botanique – 1000 Bruxelles –

Métro Rogier ou Botanique

Tram 92 arrêt Botanique

 

 

5 euros

Etudiants, sans emplois: gratuit

 

 

 

 

 

 

 

Révolutionner la gastronomie ?

Au-delà des préoccupations du « manger bien, manger mieux », c'est l'idée même de gastronomie que Carlo Petrini entend révolutionner.

 
LIRE LA SUITE SUR
 

http://karikol-slowfoodbruxelles.skynetblogs.be/post/5710…

OGM: Mon coup de gueule de la Saint-Nicolas

 
OGM j'en veux pas


 
 

 

Vous le savez, Anne et moi militons en faveur de la protection et la promotion de la biodiversité alimentaire. Dans ce combat, je n’ai encore fait, sur ce jeune blog, que quelques rares allusions aux OGM (cf. mes premiers posts, début du mois de novembre 2007).   

 

Sur cette problématique particulière de la plus haute importance, nous constituons cependant depuis des années un dossier qui a pris des proportions énormes. A nous deux, qui ne sommes pas des scientifiques, il est difficile de gérer autant d’informations et de désinformations de manière à pouvoir en tirer des conclusions indépendantes avec toute la probité morale et intellectuelle convenable. Rien ne nous fera pourtant renoncer à poursuivre notre propre information et à la partager…   

 

Nous refusons d’emblée que la volonté de quelques plutocrates à l'humanisme plus que douteux veuille nous servir de raison collective.

 

En matière d’introduction ou non d’OGM en Europe, l’application du principe de précaution nous paraît  la mesure la plus minimaliste à respecter absolument. Cette notion fait désormais partie du Droit international, mais est fort peu et très mal répercutée dans la pratique. 

 

Anne et moi resterons dès à présent très attentifs aux opinions de ceux d’entre vous qui partagent nos préoccupations et veulent … RÉAGIR . Nous sollicitons grandement vos réactions personnelles pour enrichir nos réflexions dans un débat constructif.  

 

Les grossières manipulations de l’opinion, les fourberies du discours politique, les pressions, les retournements de situation que nous constatons nous excèdent au plus au point.  

 

Alerte, alerte, alerte !!!

 

Je l’ai écrit souvent et je le répète, tout est mis en œuvre pour que nous consommions, partout en Europe et dans le monde, des OGM contre notre gré et à notre insu.

 

Des produits transgéniques américains interdits en Europe ont déjà été introduits dans l’Union l’année dernière, laquelle a mis plusieurs mois, non pas à s’en apercevoir, mais à l’admettre officiellement.

 

Réaction aux States : Oh sorry … simple erreur à l’embarquement! Un maïs vaut bien l’autre, non ! On vous fera une ristourne et on en parle plus …Surtout ne pas paniquer l’opinion, c’est malsain. 

 

Vous y croyez, vous !  Par respect pour cette planète que nous empruntons à nos enfants – comme l’a écrit joliment Saint-Exupéry – cessons de nous comporter en moutons de Panurge et bousculons un peu nos bergers malveillants et/ou incompétents. Réagissons … pour nos enfants ! 

 

L’Union européenne, embarrassée, divisée et sans cesse harcelée par l’administration nord-américaine, l’OMC et les lobbyistes véreux stipendiés par quelques grandes multinationales cède du terrain. Le président Bush, ce champion de la démocratie, se fout de nos états d’âme … « Ils boufferont ce que mes ‘ amis’ veulent qu’ils bouffent. »  

 

Certains d’entre nous auront certainement suivi cet automne le « Grenelle de l’environnement » en France, et peut-être l’ont-ils vécu comme nous, en passant d’un grand sceptisme au départ à un véritable espoir concrétisé dans un discours de clôture mémorable prononcé par le président Sarkozy en personne. (Soit dit en passant, il a soufflé médiatiquement, au dernier moment, le résultat obtenu à grand peine par le pauvre Jean-Louis Borloo, ministre de l'Écologie, de l'Environnement et du Développement durables, qu’il avait laissé se « démerder » sur les sujets les plus délicats pendant plusieurs semaines au sein d'une assemblée échaudée. 

 

Si vous aussi, vous avez ressenti à ce moment un espoir de changement de ligne politique envers les OGM, oubliez tout ! Vous avez été aussi naïfs que nous.

Le gouvernement Sarkozy – ce Nicolas pas saint du tout et passablement démagogue qui a « compris ce que veulent les Français » (lesquels et combien ?) retourne doucement sa veste avec un maximum de discrétion. Il a manifestement été rappelé à l’ordre par ses puissants commanditaires d’Outre-Atlantique, dont l’agent le plus avancé au sein de son gouvernement est Christine Lagarde, ministre de l'Économie, des Finances et de l'Emploi. (C’est elle qui a contribué à la ‘démission spontanée’ d’Alain Juppé, éphémère ‘super ministre de l’écologie’ qui tentait d’échapper aux injonctions de Washington et des milieux d’affaires américains pour mieux rencontrer les aspirations de la majorité des Français.)

 

Pour vous permettre de juger vous-même de la nouvelle trahison qui se prépare, voici le communiqué publié par Greenpeace en ce jour de fête de saint Nicolas :

 

Paris, France — Le 06/12/07. Suite à la remise en cause par le gouvernement de la décision du Grenelle d'activer au niveau européen la clause de sauvegarde sur la culture du maïs MON810, décision sur laquelle s'étaient pourtant engagés le président de la République, le ministre d'Etat et la secrétaire d'Etat, les associations de l'Alliance pour la planète suspendent officiellement leur participation au processus de suivi du Grenelle tant que le dispositif de suivi à cinq collèges n'est pas rétabli. L'Alliance demande au Ministre d'Etat Jean-Louis Borloo d'organiser en urgence une réunion du groupe de contact inter collèges et de stopper un processus opaque et unilatéral qui sape les résultats du Grenelle. Pour rappel, le président de la République lui-même s'était engagé lors de son discours de clôture du Grenelle sur la poursuite de ce qu'il appelait « le dialogue à cinq » : « Le Grenelle n'est pas une fin, c'est un commencement. Et nous allons confier « aux cinq » le suivi de ce qui a été décidé en commun ».

« Déchets, forêts, publicité, éco-pastille, OGM… les premières mesures de suivi et de mise en œuvre du Grenelle conduisent à une remise en cause une à une des décisions prises il y a moins de 6 semaines. Ce résultat est évidemment lié au processus unilatéral choisi à ce stade par le gouvernement » déclare Yannick Jadot, directeur des campagnes de Greenpeace et porte-parole de l'Alliance pour la planète.

Ces dernières semaines, la plupart des participants au Grenelle ont demandé avec force et insistance au gouvernement d'associer des représentants des différents collèges à la phase de suivi, conformément aux étapes précédentes du Grenelle et aux assurances formelles données par le président de la République. En vain !

« L'Alliance demande au président de la République et au ministre d'Etat de remettre en marche la dynamique de travail collective et ainsi de restaurer la confiance » ajoute Yannick Jadot.  

 

(Communiqué Greenpeace France)  

 

(Pour un contexte élargi, suivez le lien ci-après) http://www.greenpeace.org/france/news/l-alliance-pour-la-planete-sus 

 

 

 

Bien chlorophyllement vôtre, 

 

José

Biodiversité, Potager et légumes anciens

Merci de votre intérêt pour les légumes oubliés et notre site internet. C'est vrai que le consommateur n'est pas gâté en légumes dans la grande distribution. Encore faut-il qu'il en prenne comparativement conscience et qu'il veuille sortir des "autoroutes à péage" de la consommation pour arpenter les sentiers d'une alimentation plus agréable, plus variée, plus saine et aussi plus durable . Serrons-nous la main et contribuons, chacun à notre manière, à changer progressivement les choses. Marre de la malbouffe !!! 


Le témoignage qu'Anne et moi souhaitons vous apporter  est celui de deux jardiniers amateurs,  collectionneurs et cultivateurs de nombreuses variétés de légumes anciens. Face à un milieu naturel en péril, face à une biodiversité qui se perd avec une amplification géométrique, face au problème de la faim dans le monde – qui disons le en passant, n’est pas le résultat d’un capacité insuffisante à produire, mais bien d'une mauvaise répartition -, nous sommes soucieux de vous faire partager nos réflexions, nos expériences, nos connaissances et aussi … nos révoltes et nos espérances. Ni Anne ni moi n’avons un parcours professionnel qui aurait pu nous laisser supposer le moins du monde l’importance primordiale que nous allions attacher un jour à cultiver amoureusement nos potagers, à récolter nos légumes et préparer de petits plats sains et savoureux avec des ingrédients hors commerce.  Pour mieux nous comprendre, il est peut-être utile de situer quelques notions :

 

·              Biodiversité

En bref, la biodiversité c’est quoi ? La biodiversité, c’est l’ensemble de toutes les formes de vie présentes en même temps sur un support  commun : le sol. Chaque sol est constitué :

1.      d’une part, par un ensemble d’éléments chimiques et physique  (eau, minéraux, lumière …) qui forment un biotope.

2.      d’autre part, par une multitude d’organismes vivants (faune, flore, micro-organismes) qui vont s’installer évolutivement. Cette expression globale de vie, où la moindre cellule a un rôle à jouer, s’appelle biocénose.


Une biocénose  +  un biotope constituent ensemble un écosystème

L’écosystème se développe évolutivement. Toutes les formes de vie qu’il contient – animale, végétale, bactérienne – s’y développent de manière dépendante entre elles. Chaque cellule vivante  n’existe que dans des processus multiples d’interaction avec toutes les autres. Elle vit par les autres, pour les autres et avec les autres.

  

·              Perte de biodiversité

L’emprise de l’activité humaine sur le milieu naturel – particulièrement son activité économique – s’amplifie  géométriquement et a franchi en quelques décennies des seuils insoutenables de consommation des ressources naturelles. En refusant implicitement d’assumer ses liens de vassalité avec la nature, – c’est à dire en épuisant plus rapidement les ressources naturelles que la nature peut les reconstituer – l’homme s’engage dans une impasse et compromet inconsidérément les conditions de survie de sa propre espèce !!! Autrement dit, celle de ses propres enfants …

 

·               La perte de biodiversité dans notre alimentation 

Un premier constat : dans les ressources alimentaires potentielles que nous offre la nature,  c’est une minuscule proportion de végétaux qui servent à notre nourriture. 


Quelques chiffres : 
1.      Les spécialistes ont pourtant recencé plus de 80.000 plantes comestibles.

2.      Sur ces 80.000 plantes comestibles, environ 7.000 ont été cultivées dans l’histoire de l’humanité.

3.      Encore 150 sont effectivement cultivées : ( 0,1875 % !!! )

4.      Et sur les 150 espèces cultivées, 15 espèces seulement produisent 90% de la nourriture.

5.      Parmi ces 15 espèces, 3 seulement (le blé, le riz et le maïs) trustent les 2/3 de la production alimentaire.


Faut-il commenter de tels chiffres pour convenir de la fabuleuse biodiversité agroalimentaire dont nous pourrions disposer et l’abusive consommation que nous faisons de quelques rares espèces seulement ? Ces monocultures intensives sont fragiles et sensibles à des perturbations de l’environnement. En cas de problème (comme une épidémie), le risque est grand de voir ces cultures dévastées et provoquer ainsi des famines. Une culture plus extensive prenant en compte un grand nombre d’espèces permet de diminuer ce risque.Ce qui est aberrant, c’est que le nombre d’espèces cultivées, déjà presque insignifiant, s’est encore restreint de façon alarmante en quelques décennies. 

 

·              Les causes de la perte de biodiversité

Quelles sont les causes de cette perte de biodiversité alimentaire ? Dans les ouvrages spécialisés, on lit généralement des causes formulées approximativement comme suit :


  • la dégradation et la perte des habitats
  • l’introduction d’espèces étrangères
  • les pollutions, dont le réchauffement de la planète et le trou dans la couche d’ozone sont les conséquences
  • l'exploitation directe des espèces sauvages      


Loin de moi l’idée de rejeter le bien-fondé de ce genre de formulations, somme toute fort théoriques, pour expliquer le recul de la biodiversité. Mais je voudrais vous faire découvrir ces causes d’une manière plus immédiatement sensible.

N’y allons pas par quatre chemins ! La cause principale et  première de la perte de biodiversité, c’est l’homme lui-même, surtout l’homme considéré dans son activité économique. Cet homme là, cet « homo economicus », est la créature la plus directement nuisible à la Nature en général. Son emprise sur le milieu naturel est totalement déséquilibrée, insoutenable dans le temps. C’est paradoxal, si en considération de ce que je viens d'écrire plus haut à propos de la biocénose, il doit nécessairement exister un lien de vassalité entre l’homme et la Nature, à laquelle il appartient. Je le redis et j’insiste, c’est la condition de sa propre survie. Pour l’ « homo economicus » (j’emploie ces termes par ironie, dérision, mais aussi amertume), tout se raisonne en terme de rentabilité financière à court et à moyen terme. Quand il s’agit de produire des fruits et des légumes, les dirigeants de quelques grandes multinationales s’arrogent tous les moyens pour régenter à leur profit une agriculture mondialisée. Ces gens là n’éprouvent aucune émotion nostalgique lorsque l’on évoque les petits jardins potagers de leurs grands-parents.  Pour ces chasseurs de gain par « rationalisation », si dans une gamme de légumes il  existe 100 variétés différentes pour satisfaire une demande du marché,  une seule devra être retenue pour la commercialisation : « la plus rentable ». Tant pis pour les 99 autres, pour leurs propriétés intrinsèques éventuellement supérieures. Au diable cette diversité. Et tant pis si, faute de semailles, leurs graines auront totalement disparus dans quelques années. Dans une telle logique, la disparition de variétés est inévitable.


·              Deux mécanismes économiques de la perte de biodiversité : la « révolution verte » et la course aux OGM


1.       La révolution ver te   

 

Après la seconde guerre mondiale se met en place une système de production intensive, à hauts rendements accélérés, que l’on appelle conventionnellement la « Révolution Verte ».  Pour esquisser cette Révolution verte, cinq gros traits suffisent : 

 

   

  • Monoculture

  • Haut rendement

  • Engrais chimiques

  • Pesticides

  • Mécanisation

Elle désigne le formidable bond technologique réalisé en agriculture pendant la période 1944-1970, suite aux progrès scientifiques et à la croissance économique de l’après-guerre. De nouvelles méthodes de culture sont apparues en même temps que de nouvelles variétés à haut rendement, notamment dans les  céréales (je pense au blé,  au maïs ou au  riz). Les  engrais minéraux, les produits  phytosanitaires, la mécanisation, l’irrigation ont aussi contribué à ce changement radical. Cette révolution a bien eu pour conséquence un accroissement spectaculaire de la productivité agricole, et a sans doute permis d'éviter des famines catastrophiques, qui auraient été la conséquence naturelle d’un accroissement exponantiel sans  précédent de la population mondiale depuis le début des années 1950.  Mais cette « révolution » a aussi eu des conséquences beaucoup moins souhaitables, dont nous devons payer la note aujourd’hui . Non seulement, en l’espace temps de deux générations, une machiavélique « trinité » d’engrais chimiques NPK (Azote, Phosphore, Potassium …) a appauvri jusqu’à les anéantir d’immenses étendues de terres arables, mais a encore causé de profonds bouleversements culturels et sociaux, notamment (mais non exhaustivement) : 

  • exode rural massif

  • déperdition du savoir traditionnel agricole

  • elle a par ailleurs été justement accusée de contribuer à réduire la biodiversité et de  placer les agriculteurs sous la dépendance de l'industrie agro-pharmaceutique

Le marché mondial des semences est, depuis les années ’50, un enjeu économique colossal. De gigantesques multinationales  investissent dans la sélection naturelle des espèces végétales massivement commerçables, et les graines que nous trouvons dans nos jardineries sont le plus souvent des produits hybrides de première génération. (Ce sont eux que l’on appelle Hybride F1, des variétés de luxe sensées être superperformantes et résistantes aux maladies).  Il ne faut pas se tromper de cible. L’hybridation, en soi, n’est pas forcément une nuisance. Elle est pratiquée par l’homme depuis des milliers d’années, comme l’attestent quelques figues fossiles découvertes l’année dernière sur un site néolithique israélien l’année dernière. Il s’agit de fruits d’une variété parthénocarpique (c’est à dire, qui se développe sans pollinisation et dont les graines sont stériles), impliquant donc nécessairement une intervention humaine il y a plus de 11.000 ans. (Cette découverte repousse d’ailleurs de plus d’un millénaire l’origine de l’agriculture dans l’histoire de l’humanité.)


Par contre, en utilisant des semences hybrides F1, telles celles que nous proposent aujourd’hui majoritairement le commerce spécialisé, le jardinier perd la possibilité de reproduire la variété qu’il a cultivée avec des graines de sa propre récolte. En effet, les graines d’une variétés F1, hybrides de première génération, si elles ne sont pas stériles, reproduisent de façon  aléatoire les caractères de leurs lignées parentes. Ce qui donnerait, pour une même variété, des plants totalement différents.  Les semences hybrides F1 sont chères, surtout pour les paysans des pays en voie de développement, et le cultivateur devra les racheter chaque année dans la filière commerciale, ce qui est bien entendu l’effet souhaité et organisé par les grands semenciers qui les produisent. Cet aspect, qui peut paraître accessoire chez nous, a pourtant profondément bouleversé – socialement et économiquement – la classe agraire de plusieurs pays en voie de développement, l’Inde notamment.  

Plus fort encore dans la technique du « client captif »! Toujours pour obliger paysans et jardiniers à se réapprovisionner en semences dans le circuit commercial, les semenciers ont développé des brevets appelé sinistrement « Terminator » (il en existerait une soixantaine à ce jour), dont la particularité est de rendre stériles toutes les graines de la récolte. Il faut donc chaque fois « repasser à la caisse ».  


2.            La course aux OGM   

Depuis les années 1980, un autre danger nous guette : en travaillant sur l’ADN, les chercheurs en biologie moléculaire ont mis au point des techniques autorisant la fabrication d’organismes génétiquement modifiés : les fameux OGM.   


Le premier problème que posent les OGM est d’ordre éthique. En effet, la capacité de modifier et transférer du matériel génétique d’une variété à l’autre ne se limitent plus aux seules  plantes entre elles. Le génie génétique permet de combiner en une seule nouvelle variété des caractères nouveaux  provenant aussi bien de plantes, que d’animaux ou de micro-organismes.  C’est ainsi que, par exemple, la recherche a pu produire en laboratoire  des souris … fluorescentes !!!   


Le second problème posé par les OGM est d’ordre sanitaire. En ce domaine, et sauf surprise scientifique, on serait bien en mal de prouver que les OGM pourraient nuire davantage à notre santé que les résidus de pesticides, les traces de dioxines et les additifs alimentaires que nous absorbons chaque jour à notre insu. 


Le troisième problème posé par les OGM, et à mon avis le danger le plus grave et le plus réel, est celui de leur impact sur la biodiversité, notamment par le risque de diffusion de manière incontrôlable des gènes dont ils sont porteurs. A ce propos, un étude scientifique initiée par le gouvernement anglais, et s’étendant sur 5 années, a été rendue publique le 21 mars 2005. L’évaluation de l’impact des OGM (betterave, maïs, colza) résistants aux herbicides, a laissé un bilan sans appel : telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui, la culture de variétés transgéniques conduit à un l’appauvrissement très significatif de la faune et de la flore 

Quant aux risques effectifs de dissémination des OGM, j’ajouterai que la même étude à pu constater des traces de pollen de plants génétiquement modifiés à plus de 300 km de leur point de culture. On est sidéré lorsque l'on sait qu'en France on voudrait séparer les cultures traditionnelles et les cultures transgéniques par une zone de 50 … mètres.

Il ne m'appartient pas de conclure dans le grand débat de société en cours sur les OGM. Mais je vis et j’agis selon mes convictions; et je puis vous assurer n’avoir jamais pu déceler un seul véritable avantage pour le consommateur dans la culture des OGM.  Du reste, avec ou sans biotechnologies, les méthodes agroalimentaires dominantes et les plus profitables aujourd’hui  – en dollars , bien entendu ! – mettent non seulement la planète en danger, mais nous « éduquent », que dis-je, nous « dressent », malgré nous à la malbouffe.

D’une manière générale, il faut bien constater que nos grandes filières commerciales d’approvisionnement agroalimentaire ne sont pas vraiment désireuses de nous offrir avant tout des produits sains et savoureux. La malbouffe est galopante, notre culture du goût fout le camp. Dans la consommation des légumes,  il y a, depuis plus de cinquante ans, un conflit d’intérêt évident entre l’enjeu sanitaire et l’enjeu économique.

Nous en sommes là ! Le choix si réduit de légumes qui nous est proposé aujourd’hui, risque encore de se restreindre si nous ne réagissons pas en tant que consommateurs avertis.  La demande crée l’offre, et les consommateurs – par des comportements responsables et solidaires – peuvent disposer d’un réel pouvoir collectif sur l’assortiment commercial.  

·              Que faire ? Comment réagir ?

Sachons résister ! Cherchons des approvisionnements alternatifs et de proximité pour notre alimentation. Ils existent. Une multitude de petites entreprises et d’initiatives sont nées ces dernières années, expression de la prise de conscience et du raz-le-bol des consommateurs. Elles sont des centaines de milliers dans le monde, et même si elles ne font pas le poids devant une petite dizaine de multinationales, savez-vous qu’en Belgique et en France notamment le marché des produits bio est revenu à plus de 30 % dans l’alimentation ?   


·              Une alternative en faveur de la biodiversité : la réhabilitation des potagers  

Beaucoup d’entre nous possèdent un jardin. Face à la situation que nous dénonçons, et bien cela puisse paraître trop peu conventionnel à certains, il est parfaitement concevable de sacrifier un partie de cette pelouse que l’on doit entretenir chaque semaine et d’aménager un petit potager. De même, quelques arbres ou arbustes fruitiers ne peuvent-ils remplacer avantageusement quelques haies de conifères trop nombreux qui assèchent, épuisent et acidifient indûment le sol ? Quelques plants d’herbes aromatiques, de tomates ou de poivrons auraient-ils moins de charme sur votre terrasse que les traditionnels pétunias, géraniums et lierres ?

 

·              La culture des légumes anciens

Quelques maîtres-cuisiniers, dont le sympathique  Claude Pohlig, possèdent les meilleurs atouts pour vous faire apprécier les légumes anciens. Mais dites-vous bien que vous ne les trouverez pas dans les magasins. Et que pour en bénéficier vous pourriez même devoir apprendre à les cultiver vous-même, que ce soit dans votre propre potager ou dans celui d’un jardin commutaire.

Plusieurs jardins communautaires ont fait leur apparition en région bruxelloise ces dernières années. Si le jardinage vous motive et qu'il vous manque le terrain, vous pourriez utilement vous renseigner auprès de votre administration communale ou auprès de l’association BRAVVO. ("Bruxelles en avant – Brussel vooruit"). 

La culture biologique des légumes anciens n’a rien de compliqué. Le plus difficile, c’est de se procurer les graines. Des associations comme Kokopelli en France, Les Semailles en Belgique vous proposent un choix de graines et de tubercules de variétés anciennes de plus en plus appréciable.  

La réussite de la culture de légumes nécessitent cependant quelques connaissances de bases,  notamment :

         savoir faire un choix adapté de variétés,

         maîtriser les bases des techniques de semis,

         disposer d’un calendrier des mises en place,

         savoir à quelle époque et selon quelle méthode il faut pratiquer les récoltes,

         connaître les techniques de conservation,

         etc


Certaines de ses connaissances se trouvent dans les livres, mais d’autres peuvent encore être utilement recueillies auprès de quelques jardiniers chevronnés, dont le savoir-faire et l’expérience sont tout un patrimoine. (Je pense bien sûr à Jean-Luc Muselle, Luc Fichot, Victor Renaud, Sébastien Verdière … et plusieurs autres, aussi compétents qu'anonymes.)  

Enfin, il y a la pratique du jardinage. En répétant pendant des années, au rythme des saisons, la culture de variétés de légumes rustiques semblables, une observation  personnelle attentive et une faculté de raisonner et d’agir empiriquement permet à chaque jardinier de développer ses propres « petits trucs », connaissances irremplaçables pour la réussite du potager spécifique qu’est le sien.