Qui écoute-t'il ? La majorité citoyenne ou les lobbies d'affaires anarcho-libéraux ?
Les observateurs politiques se sont très tôt demandés pourquoi un politicien maltais subalterne et pratiquement inconnu c'est retrouvé brutalement propulsé à l'automne 2009 vers l'un des postes clés de l'actuelle Commission européenne. John Dalli apparaît de plus en plus comme l'homme-lige du président Barroso, qui lui même aurait bien du mal à cacher encore son allégeance trouble à l'OMC, aux volontés politiques et économiques des USA et aux milieux d'affaires. Pauvre consommateur européen !
Malgré les réserves émises par de nombreux députés européens et la majorité des citoyens des 27 pays membres de l'Union, John Dalli, commissaire en charge de la Santé, persiste dans son idée d'autoriser les cultures OGM en Europe … tout en déclarant vouloir laisser ensuite le libre choix aux pays membres d'appliquer ou non cette décision.
Pour justifier cette position totalement antidémocratique, John Dalli a avancé, le 24 juin dernier à Anvers, un "argument" qui laisse pantois … et soulève question : "Nous faisons ce que nous avons promis de faire !".
Ce qui est certain, c'est que – depuis le début de son mandat – ce ne sont pas les "promesses" de la Commission aux députés et aux citoyens européens qui engagent la "loyauté" de l'honorable Dr Dalli. S'agirait-il plutôt pour lui de remplir ses accords secrets envers le président Barroso, "bushiste notoire et entêté", lors des négociations de l'automne 2009 pour l'attribution des postes de commissaires ?
Je tiens pour indubitable que les grandes manoeuvres accélérées de la Commission Barroso II en faveur du libre-échange économique se font contre le gré et le plus souvent à l'insu du citoyen-consommateur, qui – par un manque d'information officielle sciemment organisé – ne perçoit les vrais enjeux alimentaires et sanitaires que lorsqu'il est trop tard.
Nos amis de "Nature & Progrès" ont publié un communiqué de presse que je reproduis ci-après et qui nous rappelle in extremis qu'une pétition revêtue d'un milion de signatures serait une expression démocratique que la Commission devrait prendre réellement en compte. Il ne manque plus qu'environ 160.000 signatures … , et peut-être la vôtre !
Votre bien chlorophyllement dévoué,
José
Communiqué de presse
Nature & Progrès
Bruxelles : réunion capitale pour une Europe sans OGM
Du 16 au 18 septembre, a lieu au Parlement Européen, la 6ème Conférence européenne des régions sans OGM.
Autour de la table, sont attendus pas moins de 300 participants : des associations dont Nature & Progrès, des représentantes et représentants d’initiatives et d’organisations locales, régionales et nationales, d’agriculteurs, de protection de l’environnement, de consommateurs, d’entreprises et de scientifiques critiques, de tous les Etats membres de l’UE, des autres pays européens non‐membres de l’UE mais également des invités de la Chine, de l’Inde, des Etats‐Unis, du Japon et de l’Afrique.
A l’aube d’un combat européen pour préserver l’agriculture et l’alimentation des OGM, Nature & progrès juge cette conférence primordiale.
En effet, malgré une prise de conscience de la population et d’une grande majorité de l’opinion publique qui s’exprime contre les OGM, la position du nouveau Commissaire Européen John Dalli (qui est maintenant le seul responsable en questions concernant les OGM) , en charge de la Santé et de la Protection des consommateurs fait craindre le pire. Il va tenter de permettre de nouveau la culture des plantes génétiquement modifiées. Or, ces plantes sont dangereuses car résistantes aux pesticides ou elles-mêmes productrices de ceux-ci. Pour rappel, c’est lui qui avait autorisé au mois de mars dernier la pomme de terre génétiquement modifiée Amflora de BASF et ce, contre l’avis de la plupart des gouvernements et des citoyens européens.
La récente décision de la Commission de renvoyer aux états la décision final d’autorisation de culture OGM, tout en facilitant les autorisations préalables au niveau européen, témoigne de cette volonté d’accélérer les choses en Europe. Elle cherche ainsi à éviter les interdictions strictes sur tout le territoire, sans se soucier des mouvements intra-communautaires qui permettent aux semences qui auraient été autorisées dans un Etat Membre ou l’autre de circuler librement dans tout l’espace européen.
Nature & Progrès compte énormément sur les discussions et débats qui auront lieu durant ces deux jours à Bruxelles et les jugent essentiels dans la lutte contre les OGM et pour éviter que l’Europe devienne peu à peu une terre d’accueil pour les industriels et pour leurs OGM, comme l’est l’Amérique ou encore l’Asie, devenus de véritables territoires d’expérimentation et de culture débridées et sans conscience.
Nature & Progrès profite de cette occasion pour rappeler la pétition européenne contre les OGM (signer la pétition sur : http://www.avaaz.org/fr/eu_gmo), en cours en ce moment. Cette pétition demande à Monsieur Barroso de décréter un moratoire sur l'introduction des plantes génétiquement modifiées en Europe et de mettre en place un organisme éthique et scientifique indépendant chargé de mener à bien la recherche sur l'impact des OGM et de déterminer leur régulation. Cette demande pourra être introduite et devra être traitée par la Commission Européenne si la pétition récolte 1 million de signatures.
A 15h50 ce 15 septembre, nous en étions à 838.939 signatures, un effort reste à faire !
Enfin, la Wallonie avec la soutien de Nature & Progrès participera bien entendu à cette conférence pour réaffirmer son appartenance aux régions sans OGM et pour, avec l’ensemble des participants, continuer à maintenir la pression.
Pour notre santé et celle de la Terre
Plus d’infos : www.gmo‐free‐regions.org/conference2010