Pesticides

 

Ils doivent en tirer une g…, les membres des conseils d'aministration de ces multinationales qui construisent froidement leur succès commercial sur des méthodes de production qui laissent les consommateurs s'empoisonner à petit feu.  Quelle insolence démocratique opposée à une plutocratie mafieuse et mondialisée ! Ah, comme ils doivent souffrir ! Et pourtant je n'ai pas de pitié pour eux.

Comme pour le poulet javellisé américain au mois de décembre, le Parlement européen a joué démocratiquement son rôle et vient de refuser – le 13 janvier 2009 – le renouvellement des autorisations pour l'utilisation de 22 pesticides dangereux. Chapeau mesdames et messieurs les députés !

Un tendance se confirme donc à l'approche des élections. Les eurodéputés semblent plus attentifs aux préoccupations de la majorité de leurs électeurs, même s'ils doivent pour ce faire s'aliéner de gros intérêts économiques et subir les pressions de quelques gouvernements et lobbies relayées par une Commission dont les recommandations et les injonctions traduisent l'excessif souci de ne pas déplaire ni déranger les "milieux d'affaires".

Faut-il se réjouir de la décision du Parlement européen ? Dans l'expression démocratique : oui, assurément ! Mais les électeurs-consommateurs que nous sommes devront rester particulièrement vigilants sur l'application effective de l'interdiction d'utilisation des 22 substances cancérigènes, dont des stock importants restent sur le marché. En outre, les européens devront élargir rapidement la liste des produits interdits nocifs à la santé, en y incluant une légion de substances encore utilisées à grande échelle qui – malgré les rapports alarmants des scientifiques indépendants – restent banalisées dans notre consommation alimentaire.

Bien chlorophyllement vôtre,

José


Pour une plus large information, je vous reproduis ci-après l'article paru dans le Nouvel Observateur du 13 janvier dernier. Vous pourrez le retrouver en ligne, dans son contexte original, sous le lien :

 

Les eurodéputés bannissent les pesticides les plus dangereux

NOUVELOBS.COM | 13.01.2009 | 16:25

Le Parlement européen ne renouvellera pas, sauf exemption au cas par cas, les autorisations de quelque 22 substances cancérigènes toxiques.

Les eurodéputés ont ouvert la voie mardi à l'interdiction dans l'Union européenne d'une vingtaine de pesticides parmi les plus dangereux. (AFP)

Les eurodéputés ont ouvert la voie mardi à l'interdiction dans l'Union européenne d'une vingtaine de pesticides parmi les plus dangereux. (AFP)

Les eurodéputés ont ouvert la voie mardi 13 janvier à l'interdiction dans l'Union européenne d'une vingtaine de pesticides parmi les plus dangereux utilisés dans les herbicides, les fongicides et les insecticides.
Les autorisations de quelque 22 substances cancérigènes, toxiques pour la reproduction ou avec des effets perturbateurs sur le système endocrinien, ne seront pas renouvelées, sauf exemptions au cas par cas, notamment lorsqu'aucune alternative n'est possible, en cas de menace sérieuse pour les récoltes.

Bayer et BASF

Beaucoup sont produites par les géants de l'industrie chimique allemande Bayer et BASF, comme l'Amitrole, l'Ioxynil, le Tepraloxydim, l'Epoxiconazole, l'Iprodion, le Metconazole, le Tebuconazole et le Thiacloprid. Deux fongicides –le Carbendazim et le Dinocap– seront interdits dès 2009, mais les dernières autorisations pour certains produits aux effets perturbateurs sur le système endocrinien n'expireront pas avant 2018.
L'organisation écologiste Greenpeace a déploré le nombre relativement restreint de produits concernés par l'interdiction, alors qu'au moins 100 pesticides auraient dû être interdits, selon elle.

Compromis des 27 Etats membres

Saluée par les écologistes comme l'une des législations les plus restrictives au monde en matière de pesticides, son adoption est "une victoire des Verts et des environnementalistes qui ont su collectivement résister aux énormes pressions" des industriels et des agriculteurs, s'est félicitée l'Italienne Monica Frassoni, co-présidente du groupe des Verts au Parlement européen.
Fruit d'un compromis avec les 27 Etats membres, cette réglementation entre en vigueur dès 2009. Elle a été adoptée en même temps qu'une loi européenne sur le recours aux pesticides qui prévoit, avec des exemptions temporaires au cas par cas, l'interdiction des pulvérisations aériennes, répandues dans la sylviculture et la viticulture, en raison des risques d'expansion vers des zones peuplées ou écologiquement sensibles. Les pesticides seront également interdits dans les parcs, les jardins publics, les terrains de sports, les cours de récréation et les terrains de jeux. La Commission européenne s'est en outre engagée à lancer des études pour évaluer l'impact des pesticides sur la mortalité des abeilles, qui atteint 30% dans l'UE.

Produits phytosanitaires également concerné

Le vote des eurodéputés facilite aussi les procédures d'autorisation des produits phytosanitaires dans l'UE en posant le principe de la reconnaissance mutuelle des produits autorisés au sein de trois zones de l'UE (nord, sud et centre).
Si elle laisse latitude aux pays de restreindre l'usage des pesticides autorisés, "cette procédure rendra plus difficile qu'aujourd'hui pour un pays de dire non à un produit donné", regrette Elliott Cannell, porte-parole du réseau d'ONG PAN (Pesticide Action Network).
Le vote est néanmoins "excellent pour les consommateurs, qui sont inquiets du fait qu'actuellement, 50% des produits alimentaires vendus dans l'UE contiennent des pesticides", souligne-t-il.

Critiques des industriels

Le texte a été critiqué par les industriels. L'organisation des fabricants allemands de produits phytosanitaires IVA a ainsi estimé qu'on "ne gagne rien à renoncer, lors de l'évaluation des produits, à une étude scientifique de l'impact de leur usage et de leurs risques". Volker Koch-Achelpöhler, le président d'IVA a ainsi déploré que "Des produits importants pour les agriculteurs vont disparaître à moyen terme".